De plus en plus visibles depuis la chute du président Hosni Moubarak, soupçonnés d’œuvrer pour le compte des contre-révolutionnaires, les salafistes sème le trouble en Égypte.
“L’Égypte est d’ores et déjà une nation en danger.” Ce cri d’alarme lancé dimanche dernier par le ministre égyptien de la Justice, Abdel Aziz al-Guindi, illustre la crainte suscitée ces derniers jours par la surenchère intégriste qui gagne le pays. Au centre des préoccupations, les salafistes, soupçonnés par le pouvoir d'être, notamment, à l'origine des violences interconfessionnelles entre musulmans et chrétiens qui ont fait 12 morts et 232 blessés le soir du 7 mai, près du Caire.
Hyperactivité fondamentaliste
L'inquiètude du gouvernement de transition est d'autant plus grande que cet évènement n’est pas le premier coup d’éclat de cette mouvance radicale islamiste qui prône un retour à des pratiques religieuses datant de l'époque du prophète Mahomet. Le mois dernier en effet, elle a pris le contrôle d’une manifestation organisée contre la nomination d'un gouverneur chrétien proche de l’ancien régime en Haute-Égypte qui a conduit ses participants à évacuer les lieux. Plus récemment encore, vendredi dernier, elle a bruyamment protesté au Caire contre l'élimination du chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan dans la nuit du 1er au 2 mai.
Discrets sous le règne du président Hosni Moubarak, les salafistes ont, en effet, gagné en visibilité depuis quelques mois. À tel point que celle-ci est aujourd'hui disproportionnée par rapport à leur poids - marginal - dans la société. Ces derniers cherchent désormais à se faire entendre par la société égyptienne en profitant de l’instabilité politique. Une hyperactivité qui inquiète l'Église copte, souffre-douleur désigné des fondamentalistes, et irrite le pouvoir militaire en charge de la transition, dont le principal souci est de faire régner l’ordre dans un pays en ébullition depuis la chute du président Hosni Moubarak.
"Les autorités frapperont d’une main de fer tout ceux qui cherchent à attenter à la sécurité nationale", a d’ailleurs prévenu dimanche Abdel Aziz al-Guindi. Plus de 200 personnes ont été arrêtées après les violences de samedi.
Les Saoudiens à l’origine de l’agitation salafiste ?
Confrontés à cette poussée de fièvre radicale, les Égyptiens cherchent à savoir qui tire les ficelles de cette soudaine agitation. "La population, notamment celle d’Imbaba où ont eu lieu les heurts de samedi dernier, soupçonne une intervention étrangère qui chercherait à porter atteinte à leur révolution", souligne Sonia Dridi, correspondante de FRANCE 24 en Égypte.
Chercheur au centre politique et stratégique d'Al-Ahram, Emad Gad partage cet avis. "La première source de financement des salafistes étant l'Arabie saoudite, on peut supposer qu’ils sont manipulés par le royaume, qui redoute l'instauration d'un régime démocratique au Caire susceptible d'inspirer d’autres peuples, dont le sien", explique-t-il. La presse égyptienne soupçonne en outre les caciques du régime de Moubarak qui, dans le passé, a instrumentalisé les salafistes pour concurrencer la confrérie des Frères musulmans, de vouloir créer une situation de chaos afin de discréditer la révolution.
“L’Égypte est d’ores et déjà une nation en danger.” Ce cri d’alarme lancé dimanche dernier par le ministre égyptien de la Justice, Abdel Aziz al-Guindi, illustre la crainte suscitée ces derniers jours par la surenchère intégriste qui gagne le pays. Au centre des préoccupations, les salafistes, soupçonnés par le pouvoir d'être, notamment, à l'origine des violences interconfessionnelles entre musulmans et chrétiens qui ont fait 12 morts et 232 blessés le soir du 7 mai, près du Caire.
Hyperactivité fondamentaliste
L'inquiètude du gouvernement de transition est d'autant plus grande que cet évènement n’est pas le premier coup d’éclat de cette mouvance radicale islamiste qui prône un retour à des pratiques religieuses datant de l'époque du prophète Mahomet. Le mois dernier en effet, elle a pris le contrôle d’une manifestation organisée contre la nomination d'un gouverneur chrétien proche de l’ancien régime en Haute-Égypte qui a conduit ses participants à évacuer les lieux. Plus récemment encore, vendredi dernier, elle a bruyamment protesté au Caire contre l'élimination du chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan dans la nuit du 1er au 2 mai.
Discrets sous le règne du président Hosni Moubarak, les salafistes ont, en effet, gagné en visibilité depuis quelques mois. À tel point que celle-ci est aujourd'hui disproportionnée par rapport à leur poids - marginal - dans la société. Ces derniers cherchent désormais à se faire entendre par la société égyptienne en profitant de l’instabilité politique. Une hyperactivité qui inquiète l'Église copte, souffre-douleur désigné des fondamentalistes, et irrite le pouvoir militaire en charge de la transition, dont le principal souci est de faire régner l’ordre dans un pays en ébullition depuis la chute du président Hosni Moubarak.
"Les autorités frapperont d’une main de fer tout ceux qui cherchent à attenter à la sécurité nationale", a d’ailleurs prévenu dimanche Abdel Aziz al-Guindi. Plus de 200 personnes ont été arrêtées après les violences de samedi.
Les Saoudiens à l’origine de l’agitation salafiste ?
Confrontés à cette poussée de fièvre radicale, les Égyptiens cherchent à savoir qui tire les ficelles de cette soudaine agitation. "La population, notamment celle d’Imbaba où ont eu lieu les heurts de samedi dernier, soupçonne une intervention étrangère qui chercherait à porter atteinte à leur révolution", souligne Sonia Dridi, correspondante de FRANCE 24 en Égypte.
Chercheur au centre politique et stratégique d'Al-Ahram, Emad Gad partage cet avis. "La première source de financement des salafistes étant l'Arabie saoudite, on peut supposer qu’ils sont manipulés par le royaume, qui redoute l'instauration d'un régime démocratique au Caire susceptible d'inspirer d’autres peuples, dont le sien", explique-t-il. La presse égyptienne soupçonne en outre les caciques du régime de Moubarak qui, dans le passé, a instrumentalisé les salafistes pour concurrencer la confrérie des Frères musulmans, de vouloir créer une situation de chaos afin de discréditer la révolution.
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