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mercredi 11 mai 2011

Affaire Tapie : «On essaie de me salir»

La ministre de l'Économie Christine Lagarde estime qu'aucun élément nouveau n'a été apporté à l'affaire Tapie et revient sur la crise de la zone euro.
Le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, a demandé mardi à la Cour de justice de la République d'ouvrir une enquête contre vous pour abus d'autorité dans l'arbitrage du dossier Tapie. Quelle est votre réaction? Christine LAGARDE. - Il n'y a à ma connaissance aucun élément nouveau apporté au fond du dossier. Ma réaction est donc la même que lorsque j'ai découvert dans la presse la lettre adressée au procureur général près la Cour de cassation: sérénité sur le fond, mais indignation sur le procédé. On essaie de me salir, sans doute pour faire oublier que tout cela, c'est l'héritage des petits arrangements de l'époque Mitterrand, où ceux qui donnent aujourd'hui des leçons de vertu étaient aux commandes. Pour ma part, j'ai toujours agi avec rigueur et transparence, dans un seul sens: celui de l'intérêt général. La commission des requêtes va maintenant examiner collégialement toutes les pièces du dossier pour décider s'il y a lieu ou non d'ouvrir une enquête, à la lumière du droit et des faits. Nous verrons, mais, je le répète, je suis sereine comme je l'ai toujours été sur ce dossier.
Vous présentez mercredi avec François Baroin la réforme de l'ISF en Conseil des ministres. Comment faire pour éviter les effets de seuil qui vont toucher les assujettis ayant un patrimoine entre 1,3 et 3 millions d'euros?
Nous prévoyons un mécanisme de décote qui permet d'éviter une grosse marche d'escalier. Dans la mesure où la nouvelle formule de l'ISF prévoit une taxation au premier euro, le nouveau barème de l'ISF avait quelques défauts. Il créait des effets de seuil à 1,3 et 3 millions de patrimoine. Et les ménages ayant entre 1,3 et 1,4 million de patrimoine devaient payer davantage d'ISF qu'avant la réforme. Nous avons instauré un système de lissage par décote qui élimine tous ces effets négatifs. Techniquement, nous avons opté pour deux formules de décote: la première s'applique entre 1,3 et 1,4 million de patrimoine et la seconde entre 3 et 3,2 millions de patrimoine. Grâce à la décote, un ménage ayant 1,3 million de biens payera 1500 euros d'ISF nouvelle formule. Sans décote, sa facture aurait été de 3250 euros. Ces 1500 euros sont donc le nouveau point d'entrée à l'ISF, le montant minimum à acquitter.
L'opposition vous accuse de présenter une réforme non financée…
Je suis très claire là dessus: elle ne coûte pas un euro au budget de l'État. Le principe de cette réforme, comme l'a souhaité le président de la République, ce n'est pas de faire un cadeau aux ménages aisés, mais de taxer selon des modalités plus intelligentes économiquement. Pour ce faire, on procède à un allégement de la fiscalité sur la détention de patrimoine et on majore les taxations sur les transmissions de patrimoine, c'est-à-dire les «flux». Seuls les hauts patrimoines paieront: les acquis de la loi Tepa seront intégralement préservés. Pour moi, ce qui est important, dans cette réforme, c'est que nous ayons réussi à préserver l'ISF PME, qui va continuer à inciter les contribuables à investir dans les entreprises.
La polémique rebondit sur la part variable des banquiers, parfois nettement supérieure au fixe. Est-ce en contradiction avec les engagements pris par la France?
La France a transposé une dire­ctive européenne. Elle respecte scrupuleusement le texte. Un parlementaire l'a interprété différemment -considérant que l'expression d'«équilibre approprié» entre part fixe et part variable voulait dire 50/50- et remet en cause notre transposition. La Commission européenne, elle, a évidemment été consultée et n'a soulevé aucune objection.
Ce qui est plus fondamental, c'est que nous avons changé d'époque. Les directions des banques françaises doivent comprendre que les temps ont changé. La Banque de France et son autorité de contrôle vérifient en ce moment même la conformité des politiques de rémunération. Il est évident que, si les règles du jeu ne sont pas respectées, il y aura sanction.
Le président de la commission des affaires sociales, Pierre Méhaignerie (UMP), affirme avoir reçu mardi matin le feu vert de Nicolas Sarkozy pour déposer un amendement à la réforme de l'ISF prévoyant «une contribution exceptionnelle des très hauts revenus». Y êtes-vous favorable?
Je ne doute pas que les parlementaires de la majorité souhaiteront aborder ce point dans le débat.
La prime pour les salariés des entreprises dont les dividendes augmentent sera finalement obligatoire et pérenne. Comment réagit la libérale que vous êtes?
Je suis rassurée que l'obligation concerne l'obligation de négocier cette prime. Car je crois aux vertus de la discussion entre partenaires sociaux.
Vous battiez mardi le record de longévité de Pierre Bérégovoy à Bercy - la palme restant toujours à Valéry Giscard d'Estaing. Quel bilan tirez-vous de ces quatre années?
Je peux d'abord constater les vertus de la longévité à la tête d'un tel ministère. Dans les Ecofin, Eurogroupe, G7, G20…, avoir l'antériorité des dossiers et connaître les interlocuteurs, c'est très important. J'ai beaucoup donné pendant cette intense période de crise. C'était à la fois exaltant et inquiétant! Il a fallu mener de front les réformes intérieures et le sauvetage financier. À ce titre, la présidence française de l'Union européenne a certainement été le point culminant.
Parmi les réformes faites, je suis fière d'avoir porté le texte sur les heures supplémentaires, celui du crédit impôt-recherche, ou encore la suppression de la taxe professionnelle. Tout cela va dans le sens de l'innovation et l'investissement. Mais ma loi, celle qui peut porter mon nom, c'est celle qui réforme en profondeur le crédit à la consommation et le surendettement. Elle va coûter cher aux organismes de crédit à la consommation, mais les Français sont désormais protégés d'un certain nombre d'abus. Pour la dernière année du quinquennat, il reste à mener à bout le G20 ainsi que la réforme de la dépendance. Il y a aussi un projet qui me tient à cœur: le logement. J'apporterai à Benoist Apparu tout le soutien de mon ministère afin de faire bouger les lignes de ce sujet qui concerne tant de Français. Que ce soit via la fiscalité ou les règles d'urbanisme, il faut encourager les rotations des logements.
Puisque nous parlions du dispositif ISF PME, regrettez-vous d'avoir personnellement investi dans l'entreprise du fils du président d'Oséo -un établissement sous tutelle de Bercy-, ce qui nourrit à votre égard des soupçons de conflit d'intérêts?
Non, je ne regrette absolument pas d'avoir fait cet investissement. J'ai investi dans cette petite SARL 19.980 euros en juin 2009, puis 14.949 euros l'année suivante, pour un total de 3,2% du capital. Aujourd'hui, je suis fière d'avoir participé à l'éclosion d'une entreprise qui compte huit salariés. Et, pour clore la polémique, j'ai décidé de confier la gestion de mes parts sociales à un intermédiaire agréé. Nous sommes en politique, je constate que certains ont un malin plaisir à me chercher des poux…
Justement, on vous dit un peu lassée par toute cette affaire et tentée par un retour dans le secteur privé, peut être aux États-Unis. Est-ce votre souhait?
Pas du tout! Là encore, j'aimerais dépenser moins d'énergie à me défendre des attaques qui me sont faites dans le dos. Je travaille avec acharnement à la tête de ce ministère. Une chose est néanmoins vraie: pour la suite, je ne me ferme aucune porte.
Les États-Unis vous manquent?
J'ai effectivement un tropisme américain. La candidature à la députation des Français de l'étranger pour l'Amérique du Nord est une façon d'y répondre. À l'automne, je me plongerai, avec un suppléant, dans ce sujet…

Lagarde: «Nous devons continuer à financer les pays en difficulté»

La zone euro inquiète toujours les marchés. Vendredi dernier, la presse allemande a révélé la tenue d'une réunion secrète entre certains pays membres de la zone euro pour évoquer les difficultés de financement de la Grèce. Que s'est-il passé à cette réunion?

Christine LAGARDE. - C'est vrai qu'elle devait rester discrète. Nous avons tous été surpris de voir que les notes de travail de notre collègue allemand, Wolfgang Schäuble, s'étaient retrouvées sur le site Internet du Spiegel… Il n'en reste pas moins qu'il s'agissait d'une réunion de travail normale, prévue de longue date entre les pays de la zone euro membres du G20. Elle n'avait aucun caractère d'urgence. Ce dîner était prévu pour faire le point avant le Conseil du 16 juin, qui portera sur la situation des finances publiques dans la zone euro et plus particulièrement en Grèce. D'où la présence vendredi soir autour de la table de notre collègue grec, à qui nous avions quand même des questions importantes à poser…
De quoi avez-vous parlé, d'un nouveau plan de sauvetage?
Nous avons évoqué la mise en œuvre du programme grec adopté il y a un an. Une mission du FMI, de la Commission et de la BCE est actuellement à Athènes. Nous ne pouvons conclure avant leur retour. Malgré les efforts du gouvernement et les réformes importantes votées, certains objectifs notamment en matière budgétaire n'ont pas été atteints. Dans ces conditions, il est difficile d'envisager un retour sur le marché en 2012, comme prévu initialement. La Grèce doit en outre nous indiquer le calendrier du programme de privatisation particulièrement important de 50 milliards d'euros sur lequel le gouvernement s'est engagé. Nous comprenons que l'État soit confronté à des problèmes d'inventaire des actifs et de définition des titres de propriété, mais il doit savoir que nous sommes très attentifs à ce qu'il respecte tous ses engagements…
La Grèce va-t-elle devoir restructurer sa dette?
Nous l'excluons totalement sous toutes ses formes. Il n'est pas question non plus que la Grèce quitte la zone euro! Je tiens à rassurer les investisseurs.
Le contribuable européen est déjà sous pression. N'est-il pas temps de faire payer aussi les investisseurs privés, comme le demandent les Allemands avec insistance?
Tous nos efforts depuis un an avec la création du Fonds européen de soutien financier (FESF), puis avec la mise en place en 2013 du mécanisme permanent de stabilité visent à ce qu'aucun pays de la zone euro ne puisse faire défaut sur sa dette. Personne n'a envie de continuer à financer ainsi les pays en difficulté! Mais nous devons impérativement le faire, car une restructuration de la dette d'un État enverrait un message tellement négatif aux investisseurs que toute la zone en pâtirait, et le coût de refinancement de la dette de tous les pays grimperait. En outre, dans l'hypothèse d'une restructuration, les titres grecs détenus par la BCE subiraient une forte décote.
Concrètement, quelle forme pourrait prendre une aide supplémentaire et quel en serait le montant? On parlait mardi à Athènes de 60 milliards dès juin…
Aucune décision n'est prise et le gouvernement grec doit en priorité mobiliser ses propres ressources notamment en mettant en œuvre rapidement son programme de privatisations. Nous disposons des instruments pour faire face à toute situation avec le FESF et l'ESM. Nous discuterons de tout cela le 16 mai prochain.

 



Le boom de la pornographie en Afrique

Les films pornographiques sont de plus en plus consommés en Afrique, en dépit de l’interdiction légale – et de la condamnation morale – qui existe dans de nombreux pays. Les détracteurs du genre craignent une dépravation des mœurs, surtout chez les jeunes.
Il y a encore quelques mois, Fabrice* était amateur de pornographie. Cet Ivoirien de trente ans assure qu’il n’a jamais été « accro », mais admet qu’avant de trouver l’équilibre dans la religion, il était adepte de ce genre de films. Timide, il avait en effet « peur d’approcher les filles ». Alors, à la nuit tombée, il ressentait parfois le besoin de tromper ses frustrations. Direction la maison d’un ami pour regarder un film X…
Les « pornos » sont importés sur le continent depuis l’Occident et, de plus en plus, sont tournés avec et par des Africains – qui à l’occasion pimentent la touche locale. Des danses traditionnelles, telles le mapouka ivoirien, sont ainsi revisitées. « Sur fond de musique africaine, ces danses s’achèvent par des relations sexuelles reprenant le schéma classique des films européens », précise la Camerounaise Amely-James Koh Bela, présidente de Mayina, une association française combattant l’exploitation sexuelle.
Films X à la télé en RDC
D’où qu’elles viennent, les productions s’affichent dans des vidéos-clubs d’Abidjan, Douala, Lagos, Johannesburg ou Kinshasa. Des vendeurs ambulants cèdent en outre des CD ou DVD piratés pour 500 à 6 500 FCFA (entre 80 centimes et 10 euros). Une activité plus ou moins discrète... Est-ce à dire que la pornographie commence à entrer dans les mœurs ? Officiellement, non : malgré l’intérêt des consommateurs, elle reste illégale dans de nombreux pays et n’a pas bonne presse.
« En RDC, il y a quelques années, avec la libéralisation de l'espace démocratique et médiatique, des chaînes de télévision privées avaient essayé de diffuser des films, se souvient par exemple le sociologue congolais Jean Liyongo Empengele. Cela a été interdit par les autorités sous pression de la population, offusquée par 'l'atteinte aux mœurs'. »
Les détracteurs craignent une dépravation sociale, arguant que des agressions ont impliqué des hommes surexcités. Pas impossible, selon Fabrice. « De mon expérience, la pornographie a beaucoup d’aspects négatifs, renchérit-il d’une traite. Tu es là, tu dors, et les images des acteurs viennent, et reviennent... Et ça te frustre parce que tu ne peux rien faire ! Ça peut aussi provoquer une dépendance. »
Projet de loi en Afrique du Sud
Des critiques estiment ces risques particulièrement élevés chez les jeunes qui, comme en Occident, s’initient à la sexualité via internet, où ils téléchargent et diffusent du contenu, quand ils ne sèchent pas les cours pour s’« instruire » dans des vidéos-clubs. « La loi n’est pas derrière pour règlementer leur entrée, déplore Fabrice. Ça crée des problèmes parce que leur sexualité désordonnée peut favoriser la propagation des MST, du sida, des grossesses non désirées. »
Des inquiétudes que quelques Etats partagent publiquement. Au Nigeria, les autorités de Lagos demandent aux parents de surveiller strictement leurs enfants. L’ancien vice-ministre sud-africain de l’Intérieur, Malusi Gibaba, a pour sa part proposé en 2010 un projet de loi interdisant la pornographie sur le web et les mobiles pour protéger les mineurs.
Reste que le milieu du X, essentiellement non professionnel en Afrique, suscite des vocations. « En Côte d’Ivoire, au Cameroun… les acteurs porno sont adulés et présentés comme des modèles de réussite pour la jeunesse, qui ne se fait pas prier en cas de sollicitation », constate Amely-James Koh Bela, auteur de Mon combat contre la prostitution (éd. Jean-Claude Gawsewitch). D’autres anticipent et proposent leurs services sur internet.
Exploitation des travailleurs et travailleuses du sexe
Philippe Di Folco met cependant en garde contre les dérives, « décuplées par rapport à l’Occident ». « On assiste à une exploitation des travailleurs et travailleuses du sexe, utilisés sans contrat, sans suivi médical, commente le directeur du 'Dictionnaire de la pornographie' (éd. PUF). Ces méthodes, dont ces pays [africains] n'ont pas l'exclusivité, peuvent être assimilées à de la prostitution. Le Nord réclame par ailleurs des plans tournés sans préservatif et beaucoup de scènes plus ou moins bien simulées de violences sur les femmes, mais pas seulement : tous les genres sont affectés, hétéro ou homo. »
Alexandre*, un ex-acteur-réalisateur camerounais, ne s’est jamais plaint de ses conditions de travail – même quand il a dû tourner « sans préservatif pour des raisons esthétiques ». Car à l’image de bien des novices, il ne jurait que par la rémunération. « J’ai été payé 1 000 euros par mon producteur, basé en France, pour mon rôle de vingt-six minutes dans 'L’Amour dans les arbres'. Et 500 euros pour le quinze minutes 'Pur Choco d’Afrique'. »
Les temps changent. Aujourd’hui, ces cachets, plutôt élevés pour un amateur installé en Afrique, ne le font plus rêver. A l’image de Fabrice, il a « trouvé Dieu ». Et depuis, la pornographie, c’est de l’histoire ancienne.

Les enfants de ben Laden s'en prennent à Obama

Huit jours après la mort de leur père dans l'opération d'un commando américain, les fils d'Oussama ben Laden ont rompu leur silence dans une lettre adressée au quotidien américain The New York Times. Les fils de ben Laden critiquent le gouvernement de Washington en dénonçant l'exécution arbitraire et le traitement humiliant de la dépouille de leur père.




Omar ben Laden, l'un des fils de l'ennemi public numéro 1, s'en est pris directement au président Obama, en l'accusant d'avoir ordonné l'exécution d'hommes et de femmes non armés.

Omar, qui s'exprime au nom de ses frères, reproche également au président américain d'avoir humilié la dépouille de son père en ordonnant de la jeter à la mer.

Lois internationales bafouées
Cet acte est « humainement et religieusement inacceptable » et « humiliant pour la famille », dit Omar ben Laden qui se demande pourquoi le leader d'al-Qaïda n'a pas été arrêté et jugé par un tribunal pour que la vérité soit révélée au monde.
Citant les procès de l'ancien leader irakien Saddam Hussein et de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic, Omar estime qu'en assassinant ben Laden, les Etats-Unis ont bafoué les lois internationales en ignorant la présomption d'innocence et le droit à un procès équitable.
Dans cette lettre, signée au nom de ses frères, mais dont aucun nom n'est cité, Omar ben Laden ajoute que la famille se réserve le droit de poursuivre les responsables de ce crime devant la justice américaine et internationale.


Al-Qaïda dans la péninsule arabique menace de venger ben Laden

Dans un message mis en ligne sur des sites islamistes, le chef d'al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), le Yéménite Nasser al-Wahishi, menace du « pire » les Etats-Unis après la mort d'Oussama ben Laden. Rendant hommage à ben Laden, « tué en combattant les ennemis d'Allah sans se rendre », al-Wahishi assure que les Américains vont « devoir combattre une génération après l'autre » car, dit-il, « la bataille entre nous n'était pas dirigée par Oussama seul ».
Nasser al-Wahishi occupe-t-il la position dont il se réclame à la tête d’al-Qaïda dans la péninsule arabique, l’Aqpa ancrée au sud de la péninsule yéménite, c’est ce que RFI a demandé à Mathieu Guidère, chargé de cours à l’université de Toulouse, spécialiste de la veille internet des réseaux terroristes, auteur d’une étude sur  Les nouveaux terroristes nés en Occident, publié en 2010 aux éditions Autrement.
Mathieu Guidère : Ce message intervient après celui du chef d’Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique, et après le message du chef d’al-Qaïda en Irak, qui ont tous les deux dit cette semaine qu’ils allaient venger le mort d’Oussama ben Laden. Le message d’Aqpa était donc attendu comme émanant d’al-Qaïda dans la péninsule arabique en tant que branche officielle de l’organisation adoubée par ben Laden.
Son chef, al-Wahishi, est un Yéménite qui connaît ben Laden, qui s’est échappé en 2006 de prison avec 22 autres prisonniers. Il est secondé par un Saoudien, Saïd al-Shihri, un ancien prisonnier détenu à Guantanamo.
Cette branche d’al-Qaïda dans la péninsule arabique est née en janvier 2009 de la fusion de l’ancienne filiale d’al-Qaïda en Arabie Saoudite et de la branche d’al-Qaïda au Yémen. L’objectif de chacun des deux étant de se renforcer dans cette région.

RFI : Quelle est la force de frappe d’Aqpa ?
 
M.G. : Aqpa est l’une des branches les plus actives et les plus nuisibles aujourd’hui dans le monde. Elle bénéficie d’un contexte politique et social très instable au Yémen. Elle a réussi à s’implanter en particulier dans les régions sud et est du pays, grâce à des complicités locales et surtout au réseau tribal antigouvernemental, ce qui lui permet de mener des actions contre les forces de sécurité, et cela en intégrant un certain nombre d’Occidentaux, des militants nés en Occident et qui ont fui les Etats-Unis par exemple. On pense à l’imam radical Anwar al-Aulaqui.
Aqpa est ainsi devenue une véritable menace pour les Etats-Unis. C’est Aqpa qui avait organisé la tentative d’attentat contre le vol Amsterdam-Détroit le jour de Noël 2009 et qui l’a d’ailleurs revendiquée. Aujourd’hui, dans son message, elle ne fait que reprendre cette menace à l’intention des Etats-Unis en particulier en disant qu’ils regretteront le temps où ben Laden était vivant.

RFI : Alors justement, cet imam américano-yéménite, al-Aulaqui a été localisé au sud du Yémen par les Américains qui ont d’ailleurs tenté en vain de l’éliminer ?
 
M.G : En effet. Et cet Américano-Yéménite a un parcours tout à fait exceptionnel puisqu’il est né et a vécu aux Etats-Unis. C’est un Américain type jusqu’à ce que petit à petit la radicalisation post 11-Septembre 2001 l’amène à fuir les Etats-Unis pour se réfugier au Yémen. Et aujourd’hui, il est numéro un sur la liste des Américains les plus recherchés au monde par les services américains et en particulier par le FBI et la CIA.
Sa tête a été mise à prix et les Américains tentent par tous les moyens soit de le capturer soit de le tuer parce qu'il représente, du point de vue américain, la plus grande menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis.
Et c’est lui qui a notamment initié ce virage stratégique de l’organisation pour la propagande en anglais. Il a poussé à la création d’un magazine, Inspire, totalement en anglais, visant à recruter des Américains pour le djihad. Et de ce point de vue-là, il représente aujourd’hui une menace sérieuse pour les Etats-Unis.

RFI : On a dit la mouvance al-Qaïda en perte de vitesse avec la montée des mouvements qui se développent dans le monde arabe. Qu’en est-il d’après vous ?
 
M.G : Effectivement, al-Qaïda a été déstabilisée ces derniers mois comme on le voit à travers les discussions, les forums, les interrogations que se posent tous ces groupes. Elle a été déstabilisée par le fait que les régimes contre lesquels al-Qaïda luttaient depuis deux décennies maintenant ont été changés par des mouvements pacifiques et par des personnes qui ne se réclamaient pas du djihad. Par conséquent, les militants et les combattants de l’organisation se posent la question de la place du djihad.
Est-ce que le djihad a encore sa place pour changer les régimes ou bien ne faut-il pas aller dans les rues manifester ? C’est un questionnement, c’est une interrogation qui malheureusement aujourd’hui est en train de passer au second plan en raison du raidissement de certains régimes arabes. On pense à la Libye, à la Syrie, au Bahreïn, où la contestation pacifique n’a pas abouti et où de nouveau, cela vient nourrir les arguments des partisans d’al-Qaïda qui pensent qu’il n’y a que la solution violente pour changer les régimes.

Musique - Il y a 30 ans, la légende du reggae Bob Marley s'éteignait

Trente ans après sa mort des suites d'un cancer, le chanteur issu du ghetto de Trenchtown à Kingston, héritier de la mouvance rastafari, continue de faire vibrer ses fans dans le monde entier avec plus de 200 millions d'albums vendus.
 Bob Marley, le "pape du reggae" aux plus de 200 millions d'albums vendus dans le monde, est mort le 11 mai 1981 à Miami, il y a 30 ans, occasion de rendre hommage à celui qui continue, génération après génération, de faire vibrer la planète.
Les rastafaris de Zambie se rassembleront à Lusaka pour un grand concert nocturne afin de "célébrer la vie" de leur idôle, devenue le "porte-voix des défavorisés" de la planète, dont la musique, dit à l'AFP Brian Chengela, directeur de Jah Entertainment, "continue, par sa force, de maintenir une unité qui transcende les croyances, les races, les couleurs, les frontières et les cultures".
Concerts, émissions de radios ou télévisées sont également prévus en France où France Ô diffusera le concert "Live at The Rainbow" et le documentaire "The Wailers : Catch a fire", plongée dans les coulisses de cet enregistrement (Catch a fire) en 1972.
En 1977, Bob Marley s'était produit avec son groupe, The Wailers, au Rainbow Theatre de Londres, un concert mythique pendant lequel il avait interprété les morceaux de l’album qu’il venait d’enregistrer dans la capitale britannique ("I Shot the Sheriff", "Lively Up Yourself", "Get Up, Stand Up", "Jamming", "No Woman No Cry", "Exodus" et "War").
Deux livres paraissent en français à cette occasion: "Bob Marley, Les secrets de toutes ses chansons 1962-1981", de Maureen Sheridan (éditions Hors Collection), journaliste spécialiste du reggae, à la tête de sa propre maison de disques en Jamaïque et "Bob Marley, destin d'une âme rebelle" (Flammarion) de Francis Dordor, journaliste aux Inrockuptibles.
Ce livre rassemble des interviews des proches de Bob Marley, Bunny Wailer, Peter Tosh, Chris Blackwell, "Family Man" Barrett, Sly Dunbar, son manager Don Taylor ou Cindy Breakspeare, témoignant de la vie de l'artiste en butte au cynisme de l'industrie musicale et soumis à la violence de l'île, devenue indépendante en 1962.
Trente ans après sa mort prématurée, suite à un cancer généralisé, Robert Nesta Marley, reste pour beaucoup de ses adeptes et de jeunes qui découvrent la musique de leurs parents ou grands-parents, la super star venue d'un pays pauvre, symbole de la contestation universelle, d'émancipation et de liberté.
Sa voix, sa spiritualité, qui s'inscrivaient dans la mouvance rastafari lui valant souvent d'être désigné comme l'apôtre du cannabis, est devenue celle des défavorisés à travers la planète. Notamment en Afrique, rappellent les musiciens Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoli, où Bob Marley avait prédit que le reggae reviendrait comme à sa "source".
Bob Marley est né le 6 février 1945 à Rhoden Hall près de Nine Miles, dans la paroisse de Saint Ann (Jamaïque), d'une mère jamaïcaine et d'un père anglais, officier de marine, qu'il n'a pas connu.
Il a grandi dans le ghetto de Trenchtown à Kingston. En 1962, il enregistre son premier titre "Judge Not" et fonde peu de temps après avec Peter Tosh et Bunny Wailer, le groupe "The Wailers".
En 1966, il part travailler aux Etats-Unis pour des raisons économiques. Il fera, plus tard, une rencontre décisive avec Mortimer Planno, rasta jamaïcain d'origine cubaine qui lui transmettra une partie de sa culture rasta.
De retour en Jamaïque, à la fin des années 60, il signe avec le label Island et sort avec les Wailers ses premiers albums au début des années 70, "Catch a fire" et "Burnin" en 1973. En 1974, il enregistre son premier album solo "Natty dread". Les albums s'enchaîneront jusqu'à la fin (Rastaman Vibration en 1976, Exodus en 1977, Survival 1979, Uprising, 1980).

Des milliers de manifestants dans les rues d'Athènes contre les mesures d'austérité

Des milliers de Grecs ont défilé mercredi dans les rues d'Athènes afin de protester contre les mesures d'austérité imposées par le gouvernement pour réduire la dette grecque. Quelques heurts ont éclaté entre la police et des jeunes manifestants.
 Des milliers de Grecs ont manifesté mercredi, jour de grève générale, contre les mesures d'austérité et les privatisations décidées par le gouvernement socialiste qui cherche à obtenir une nouvelle aide internationale afin d'éviter une restructuration de la dette grecque.
Environ 10.000 personnes selon la police ont battu le pavé à Athènes contre les sacrifices imposés au pays.
Les deux compagnies grecques, Olympic Air et Aegean, ont annulé des vols. Les ferries vers les îles sont restés à quai, et les trains en gare.
Pour la deuxième fois depuis le début de l'année, les syndicats - GSEE pour le privé, Adedy pour les fonctionnaires ainsi que le front syndical communiste Pame - protestaient contre un durcissement de la cure d'austérité, assorti d'une intensification des privatisations (50 milliards d'euros d'ici 2015), un plan qui est actuellement évalué et discuté avec les représentants des bailleurs de fonds du pays (zone euro et FMI), présents à Athènes.
"Les nouvelles mesures frappent unilatéralement les travailleurs et l'emploi et pas les possédants ni les banquiers, ni tous ceux qui ont fait la crise et en profitent" a déclaré à l'AFP Stathis Anestis, secrétaire général adjoint de la GSEE.
"Après un an (d'aide internationale), nous sommes hélas dans une situation pire, le chômage a explosé, les salaires sont au plus bas niveau et le pire c'est qu'il n'y a aucune perspective d'issue," a-t-il ajouté.
"On veut nous supprimer des acquis sociaux de plusieurs siècles" a renchéri Vangelis Papadoyannis, 46 ans, employé d'Intracom, une société de nouvelles technologies.
"Dans mon entreprise, on a eu une vague de licenciements, une centaine en janvier, ils nous ont changé nos conditions de travail, ils nous ont baissé le salaire de 15% et ça continue (...) Ce mémorandum (le prêt de l'UE et du FMI) qui selon le gouvernement devait nous sauver, est allé aux banques", a-t-il regretté.
"Non au bradage" indiquaient certaines banderoles critiquant le programme de privatisations qui prévoit d'ouvrir le capital des grands groupes publics (électricité, eau...) afin de réduire la dette, qui a explosé au dessus de 340 milliards d'euros et doit atteindre 152% du PIB d'ici la fin de l'année.
"Si c'était au profit de l'Etat, on serait prêt à des concessions, mais ils ne nous bradent que pour rembourser nos créanciers", a regretté Tassoula Carabina, 48 ans, employée du groupe d'électricité DEI-PPC.
Quelques incidents ont eu lieu lors de l'arrivée du cortège, avec du mobilier urbain incendié, jets de pierre, suivis de tirs de grenades assourdissantes et lacrymogènes par la police sur des groupes de jeunes manifestants, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Mais aucune violence du même type que celles de l'an passé lorsque trois employés de banque sont morts le 5 mai 2010 en marge d'une telle manifestation, asphyxiés dans l'incendie provoqué par un jet de cocktail molotov. La police a annoncé cinq interpellations, et une source hospitalière sept blessés.
Le train de mesures pris l'an dernier en contrepartie du sauvetage du pays via le déblocage d'un prêt de 110 milliards d'euros par l'UE et le FMI a pour l'instant échoué à rétablir l'accès du pays aux marchés.
"Le programme de réformes a échoué," a dit mercredi à l'AFP Platon Monokroussos, économiste pour Eurobank selon qui le gouvernement est en train de négocier "un nouvel accord" .
Les Européens planchent sur les moyens d'empêcher un défaut grec au cas où les taux d'intérêt imposés au pays, actuellement prohibitifs à plus de 15%, continueraient de l'empêcher de se refinancer sur les marchés en 2012.


Internet - Google met un petit pied dans la musique en ligne

Music beta, le nouveau service de stockage en ligne de musique de Google, a été dévoilé mardi. Il s’est rapidement attiré les critiques pour son manque d’ambition. Google rejette la faute sur les majors.
Le géant Google a-t-il accouché d’une souris musicale ? Le groupe a dévoilé, mardi, Music beta by Google lors de sa conférence annuelle des développeurs (appelée I/O). Très attendu, ce service permet de stocker en ligne toute sa musique et d’y avoir accès depuis n’importe où à condition d’être connecté à l’Internet. Mais à peine sortie du bois, cette nouveauté s’est attiré une pluie de critiques.

Principal reproche fait à ce nouveau jukebox en ligne : son manque d’ambition. Le service, actuellement en phase de test et uniquement disponible sur invitation, ne permet pas grand-chose de plus que d’éviter de transférer physiquement sa musique depuis son ordinateur à un téléphone portable, par exemple.
Music beta by Google, en préparation depuis des mois, était pourtant censé révolutionner la musique numérique. Il devait permettre d’acheter en ligne n’importe quelle chanson et de l’ajouter directement à sa bibliothèque. Or, il n’en est rien. Il devait rendre aisé la gestion de ses musiques favorites, mais les premiers utilisateurs trouvent le service difficile à utiliser. Enfin, tout le monde espérait pouvoir s’amuser avec… mais Music beta est pour l’instant réservé aux seuls Américains du nord.
Pour autant, Google est-il le seul fautif ? Le géant de Mountain View (Californie) s’en défend et accuse les grandes majors de la musique. "Elles avaient des prétentions, notamment financières, qui ne nous permettaient pas d’avoir un modèle économique viable", a lâché, lors de la conférence I/O, Zahavah Levine, le responsable des partenariats chez Google.
Irritation
En fait, le géant de l’Internet a échoué à faire monter les grands noms de l’industrie sur son bateau musical. Sans accord avec les majors, le groupe n’a pas le droit de vendre de la musique en ligne. Pire, les utilisateurs n’ont du coup pas le droit de transférer leur bibliothèque musicale depuis Beta Music vers un autre ordinateur... alors même que les chansons leur appartiennent.
De quoi sérieusement handicaper le géant de l’Internet dans la course à la musique en ligne. Les responsables du groupe semblent être tellement remontés qu’ils ont – chose rare pour des négociations censées être secrètes – lâché des noms. Sony et Universal Music seraient ainsi les grands fautifs dans cette affaire d’après Google, a appris le magazine musical américain Billboard, mardi.
L’irritation du géant de l’Internet s’explique d’autant mieux qu’il n’est pas le seul sur ce marché. Amazon a lancé, il y a trois mois, un service similaire baptisé Cloud Drive. Le grand magasin culturel en ligne n’a pas non plus réussi à trouver un terrain d’entente avec les majors. Mais Amazon détient déjà un catalogue de musique numérique qu’il peut donc proposer à la vente aux utilisateurs de Cloud Drive.
Et puis surtout Apple ne devrait pas tarder à faire son "coming out" musical. Le créateur des iPhone et iPad devrait dévoiler dans les prochains mois son service de stockage de musique en ligne qui serait appelé "iCloud" et qui viendrait en complément de sa boutique numérique iTunes. Pile ce que Google espérait pouvoir mettre en place.

Égypte - La poussée de fièvre salafiste inquiète le gouvernement de transition

De plus en plus visibles depuis la chute du président Hosni Moubarak, soupçonnés d’œuvrer pour le compte des contre-révolutionnaires, les salafistes sème le trouble en Égypte.

“L’Égypte est d’ores et déjà une nation en danger.” Ce cri d’alarme lancé dimanche dernier par le ministre égyptien de la Justice, Abdel Aziz al-Guindi, illustre la crainte suscitée ces derniers jours par la surenchère intégriste qui gagne le pays. Au centre des préoccupations, les salafistes, soupçonnés par le pouvoir d'être, notamment, à l'origine des violences interconfessionnelles entre musulmans et chrétiens qui ont fait 12 morts et 232 blessés le soir du 7 mai, près du Caire.
Hyperactivité fondamentaliste
L'inquiètude du gouvernement de transition est d'autant plus grande que cet évènement n’est pas le premier coup d’éclat de cette mouvance radicale islamiste qui prône un retour à des pratiques religieuses datant de l'époque du prophète Mahomet. Le mois dernier en effet, elle a pris le contrôle d’une manifestation organisée contre la nomination d'un gouverneur chrétien proche de l’ancien régime en Haute-Égypte qui a conduit ses participants à évacuer les lieux. Plus récemment encore, vendredi dernier, elle a bruyamment protesté au Caire contre l'élimination du chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan dans la nuit du 1er au 2 mai.
Discrets sous le règne du président Hosni Moubarak, les salafistes ont, en effet, gagné en visibilité depuis quelques mois. À tel point que celle-ci est aujourd'hui disproportionnée par rapport à leur poids - marginal - dans la société. Ces derniers cherchent désormais à se faire entendre par la société égyptienne en profitant de l’instabilité politique. Une hyperactivité qui inquiète l'Église copte, souffre-douleur désigné des fondamentalistes, et irrite le pouvoir militaire en charge de la transition, dont le principal souci est de faire régner l’ordre dans un pays en ébullition depuis la chute du président Hosni Moubarak.
"Les autorités frapperont d’une main de fer tout ceux qui cherchent à attenter à la sécurité nationale", a d’ailleurs prévenu dimanche Abdel Aziz al-Guindi. Plus de 200 personnes ont été arrêtées après les violences de samedi.
Les Saoudiens à l’origine de l’agitation salafiste ?
Confrontés à cette poussée de fièvre radicale, les Égyptiens cherchent à savoir qui tire les ficelles de cette soudaine agitation. "La population, notamment celle d’Imbaba où ont eu lieu les heurts de samedi dernier, soupçonne une intervention étrangère qui chercherait à porter atteinte à leur révolution", souligne Sonia Dridi, correspondante de FRANCE 24 en Égypte.
Chercheur au centre politique et stratégique d'Al-Ahram, Emad Gad partage cet avis. "La première source de financement des salafistes étant l'Arabie saoudite, on peut supposer qu’ils sont manipulés par le royaume, qui redoute l'instauration d'un régime démocratique au Caire susceptible d'inspirer d’autres peuples, dont le sien", explique-t-il. La presse égyptienne soupçonne en outre les caciques du régime de Moubarak qui, dans le passé, a instrumentalisé les salafistes pour concurrencer la confrérie des Frères musulmans, de vouloir créer une situation de chaos afin de discréditer la révolution.

Libye - Les rebelles contrôlent l'aéroport de Misrata

Les insurgés ont pris mercredi le contrôle de l'aéroport de Misrata, dans l'ouest de la Libye. Depuis plus de deux mois, la ville est en prise à de violents combats entre les forces du colonel Kadhafi et les rebelles.
Les rebelles libyens ont piégé mercredi à l'issue de violents combats les forces loyales au dirigeant Mouammar Kadhafi à l'aéroport de Misrata, ville à l'est de Tripoli et assiégée par les forces gouvernementales depuis plus de deux mois.
Les rebelles ont pris le contrôle des secteurs nord, est et ouest du site de l'aéroport à l'issue de combats dans la nuit et dans la matinée de mercredi,laissant donc le sud comme seule éventuelle issue aux pro-Kadhafi.
Les forces rebelles ont saisi 40 roquettes Grad aux troupes gouvernementales dont les tirs d'obus de mortier ont fait 13 blessés parmi les rebelles.
Le nombre de combattants pro-régime blessés ou tués dans ces combats n'était pas dans l'immédiat connu.
Les rebelles ont affirmé avoir capturé un mercenaire mauritanien qui travaillait pour les forces pro-Kadhafi.
Les rebelles ont tiré sur les forces loyalistes depuis une prison sur le site de l'aéroport, situé à environ deux km au sud-ouest de la ville, après avoir pris le contrôle d'un marché dans le même secteur.
Ils ont reçu des renforts de combattants revenant de l'ouest de la ville, un secteur calme selon eux après qu'ils furent parvenus à repousser les forces loyalistes à environ 15 km à l'ouest de Misrata, troisième ville du pays.
Ils étaient en train d'avancer vers la localité de Dafnia, localité avant Zliten, toujours sur la route côtière menant vers Tripoli.
Misrata est assiégée par les forces loyalistes depuis plus de deux mois.
Si les rebelles devaient s'emparer du contrôle de l'aéroport, cela permettrait de faciliter la situation de cette ville, sous perfusion humanitaire via le port.






Festival de Cannes 2011 - Les visages qui vont illuminer la Croisette

Comédiens rompus à la montée des marches ou jeunes actrices effectuant leur baptême du feu défileront 11 jours durant sur le tapis rouge du Palais des Festivals. Qui saura s'attirer les faveurs des festivaliers ? Revue des troupes en images.
Antonio Banderas ("La peau que j'habite" de Pedro Almodovar)
L’acteur espagnol Antonio Banderas retrouve le cinéaste qui l’a fait connaître, Pedro Almodovar. Dans "La peau que j’habite", le "latin lover" incarne un chirurgien esthétique qui veut venger la mort de sa femme. Frissons garantis.
Carla Bruni-Sarkozy, Owen Wilson ("Minuit à Paris" de Woody Allen)
Ses apparitions y sont rares, mais sa seule présence au casting de "Minuit à Paris" suffit à faire du long-métrage de Woody Allen l'un des films les plus attendus de la quinzaine. Carla Bruni-Sarkozy parviendra-t-elle à convaincre la Croisette ?
Jessica Chastain ("The Tree of Life" de Terrence Malick)
Encore inconnue du grand public, l'Américaine Jessica Chastain interprète une femme au foyer des années 1950 dans le très attendu "The Tree of Life" du secret Terrence Malick. Sa prestation pourrait l'ériger au rang de star internationale.

Kirsten Dunst ("Melancholia" de Lars Von Trier)
On ne l'avait pas vue sur la Croisette depuis son interprétation de Marie-Antoinette dans le "biopic" très personnel de Sofia Coppola. L'Américaine Kirsten Dunst revient à Cannes en jeune mariée, sous la direction du controversé cinéaste danois Lars Von Trier.

Cécile de France ("Le Gamin au vélo" de Jean-Pierre et Luc Dardenne)
Récemment vue chez Clint Eastwood ("Au-delà"), la comédienne belge offre aux frères Dardenne une touche glamour inhabituelle. Son rôle de coiffeuse se prenant d'affection pour un enfant en quête de son père lui ouvrira-t-il de nouvelles portes ?

Ryan Gosling ("Drive" de Nicolas Refn)
Étoile montante d'Hollywood, le Canadien Ryan Gosling joue les cascadeurs-cambrioleurs dans le thriller "Drive" du Danois Nicolas Refn. Son style, que d'aucuns comparent à celui de Marlon Brando, a toutes les chances de séduire le jury de Robert de Niro.


Hafsia Herzi ("La Source des femmes" de Radu Mihaileanu)
À 24 ans, l'actrice française Hafsia Herzi peut se targuer de tenir un rôle dans deux films en compétition : "L'Apollonide", de Bertrand Bonello, où il est question de prostitution, et "La Source des femmes", de Radu Mihaileanu, où il est question de grève du sexe.

Ebizo Ichikawa ("Hara Kiri: mort d'un samouraï" de Takashi Miike)
Acteur issu du kabuki (théâtre traditionnel japonais) et vedette de la télévision nippone, Ebizo Ichikawa entame une carrière dans le cinéma. Dans "Hara Kiri" du prolifique Takashi Miike, le jeune comédien incarne un samouraï prêt à tout pour venger son beau-fils.

Sean Penn ("This Must Be the Place" de Paolo Sorrentino)
Grand habitué du Festival (il présida le jury en 2008), Sean Penn montera deux fois les marches cette année. Pour "The Tree of Life", de Terrence Malick, et "This Must Be the Place", de Paolo Sorrentino, où il incarne une ex-rock star à la recherche d'un ex-nazi.

Denis Podalydès ("La Conquête" de Xavier Durringer)
Il a déjà (presque) tout joué. Acteur protéiforme, Denis Podalydès prend cette fois les traits du président français, Nicolas Sarkozy, dans "La Conquête", de Xavier Durringer. Un rôle "casse-gueule" qui lui vaudra peut-être les honneurs de la Croisette.

Tilda Swinton ("We Need To Talk About Kevin" de Lynne Ramsay)
La Britannique Tilda Swinton fait déjà figure de favorite pour le prix d'interprétation féminine. Sa performance dans "We Need To Talk About Kevin", de sa compatriote Lynne Ramsay, où elle interprète la mère d'un meurtrier, suscite en tout cas beaucoup d'intérêt.

André Wilms ("Le Havre" d'Aki Kaurismaki)
Dans une compétition dominée par de jeunes comédiens, André Wilms, 64 ans, fait figure de vétéran. Dans "Le Havre", de son ami Aki Kaurismaki, l'acteur franco-finlandais interprète un cireur de chaussures qui prend un jeune immigré clandestin sous son aile.

Michel Piccoli ("Habemus Papam" de Nanni Moretti)
Dans "Habemus Papam" de l'Italien Nanni Moretti, le vénérable - et vénéré - Michel Piccoli endosse les habits d'un souverain pontife en pleine crise de foi. Ce rôle lui vaudra-t-il, comme en 1980 avec "Le Saut dans le vide", le prix d'interprétation ?

Les forces de sécurité tuent trois manifestants à Sanaa et Taëz

Les forces de sécurité ont tué un manifestant mercredi à Sanaa, et deux à Taëz lors de rassemblements d'opposants. Depuis fin janvier, la répression du mouvement de contestation réclamant le départ du président Saleh a fait 160 morts.
Un manifestant a été tué et 40 blessés mercredi à Sanaa par les tirs de militaires et de civils armés qui ont ouvert le feu contre des milliers de manifestants se dirigeant vers le siège de la présidence du gouvernement à Sanaa, selon une source médicale.
Partis de la place du Changement, épicentre de la révolte contre le régime à Sanaa, les manifestants voulaient se rendre devant le siège de la présidence du gouvernement, mais des militaires et des civils ont tiré à balles réelles sur la foule, a expliqué l'un des organisateurs, Taoufik al-Himyari.
Un manifestant a été tué "par une balle dans la poitrine, près du cœur".Une source médicale à l'hôpital de campagne installé près de la place du Changement.
Selon cette source, au moins 40 manifestants ont été blessés par balles, pour la plupart touchés à la tête ou au cou."Il y a eu des dizaines de blessés", a déclaré un témoin. "Des tireurs embusqués participaient à l'attaque contre les manifestants", a déclaré à l'AFP un autre témoin.
La tension est très vive au Yémen, où la répression d'un large mouvement de protestation réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, a fait au moins 160 morts depuis fin janvier.
Mercredi, deux manifestants ont été tués par balles à Taëz, à environ 250 km au sud de Sanaa, et des milliers de personnes ont tenté dans la matinée de marcher sur des bâtiments publics à Sanaa et dans d'autres villes, selon des témoins et une source médicale.
Au total, sept contestataires ont été tués depuis dimanche à Taëz, deuxième ville du pays, devenue un foyer de la révolte contre le président Saleh.