Yao N’dre, quelle mauvaise foi !
Manifestement, ce fut une grossière erreur de la part de Laurent Gbagbo que de nommer Paul Yao N’Dré en qualité de président du Conseil Constitutionnel en septembre 2008. L’homme n’avait certainement pas la carrure pour le métier, ses épaules étaient trop frêles pour porter la lourde charge que l’État de Côte d’Ivoire lui confiait. C’est ce monsieur qui nous a plongés dans cette guerre postélectorale complètement inutile et qui a causé la mort de plus d’un millier de personnes. Certes, M. Gbagbo n’a jamais cultivé ni promu le mérite ; sous son régime, seule la médiocrité avait droit au chapitre.Tout le monde sait que Yao N’Dré a placé sa reconnaissance à un ami au dessus de son devoir envers sa patrie. Cette forfaiture lui a permis d’inverser carrément les résultats de la présidentielle de novembre 2010 au profit du candidat malheureux, Laurent Gbagbo, qui l’avait fait roi. La communauté internationale - qui avait supervisé tout le processus électoral - et les Ivoiriens - qui avaient choisi leur président - ne se sont pas laissés impressionner par sa prestidigitation juridique. Gbagbo a été contraint de quitter le palais et la résidence présidentiels sous les bombardements et le crépitement des armes automatiques. S’il a eu la vie sauve, il n’en a pas été ainsi pour plus de 1.000 habitants de notre pays qui ont payé de leur vie la forfaiture de Yao N’Dré. Ces gens sont morts soit en défendant Laurent Gbagbo, soit le combattant, soit en étant pris sous le feu croisé des deux groupes armés précédents. Ils sont tous morts par la faute à Yao N’Dré.
Curieusement, lui, Yao N’Dré, a eu le temps et les moyens de se mettre à l’abri au Ghana avec femme et enfants. Ils ont eu la vie sauve car c’est toujours les plus faibles, les plus pauvres, les plus vulnérables et les innocents qui paient le prix fort de la turpitude des puissants. Voilà Yao N’Dré qui rentre d’exil pour faire allégeance au vrai président élu et qui a été contraint d’accéder à ses bureaux par la force des armes, après en avoir acquis le droit par les urnes. Mais le plus sidérant dans l’affaire est que Yao N’Dré est incapable de faire son mea culpa ; il est incapable du sursaut salvateur qui consiste à reconnaître sa faute lourde et si lourde de conséquences. Il ne reconnaît point qu’il a commis une faute grave en tant qu’individu, et que toute la responsabilité de ce grand gâchis national lui incombe. Il prétend que nous sommes tous fautifs. Eh, oui, vous et moi qui n’avons joué aucun rôle dans sa forfaiture, vous et moi qui avons dénoncé son coup de force institutionnel serions aussi coupables que lui. Ou plutôt nous sommes coupables à sa place, car dit-il, ‘’le président actuel, le président parti, Gbagbo, les citoyens et les médias sont tous coupables’’ de ce qui est arrivé. Vous remarquerez qu’il ne cite pas son nom, ni les membres de son Conseil Constitutionnel, encore moins son institution en tant que personne morale. En un mot, nous sommes tous coupables sauf lui et le Conseil Constitutionnel. Quelle est donc cette mauvaise foi ? De qui se moque donc Yao N’Dré ? S’il est incapable de reconnaître sa faute, c’est qu’il ne s’est pas repenti. Ce monsieur doit être mis aux arrêts pour répondre de son crime de Haute Trahison.
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