Braquage de la BCEAO, massacre des populations à Duékoué, assassinat de Robert Guéi… Albert TOIKEUSSE MABRI sur RFI : « La vérité triomphera bientôt »
Le ministre du Plan et du Développement par ailleurs, président de l’UDPCI, Albert TOIKEUSSE MABRI était l’invité d’un confrère de RFI. Dans cet entretien, il parle de l’ouverture très prochaine des banques, des massacres à l’Ouest de la Côte d’Ivoire et révèle que « la vérité triomphera bientôt » sur l’assassinat de Robert Guéi, en septembre 2002.
Ce qui manque aujourd’hui c’est les salaires de mars qui n’ont pas été payés. Tous les jours des milliers d’Abidjanais passent à leur banque pour voir s’il est ouvert mais, la plupart de ces banques sont fermées. Qu’est-ce qu’ils peuvent faire ?
Vous savez que le système bancaire a dû donc fermer, à la suite du braquage du braquage de la BCEAO et des banques commerciales, par le régime de Laurent Gbagbo. Depuis ce temps la BCEAO ne fonctionne pas, les banques privées ne fonctionnent donc, pas aussi. Nous avons pris des dispositions après les travaux avec la BCEAO et je pense que la semaine prochaine la BCEAO rouvrira et à sa suite, tout le système bancaire va se mettre à fonctionner et, la normalité sera de retour.
De nombreuses administrations et sociétés ont été pillées et leurs ordinateurs volés. Combien de semaines et de mois faudra t-il pour remettre tout cela en route ?
C’est cela qu’il faut craindre mais, j’espère et nous attendons en tout cas que, d’ici la mi-mai les choses rentrent dans l’ordre. Ce sera également la période au cours de laquelle, le Président (Ndlr : Sem. Alassane Ouattara) commencera à mettre en place l’ensemble des Autorités en particulier, le gouvernement et les institutions.
Albert Toikeusse Mabri vous êtes originaire de Man (Ndlr : natif du Département de Danané à Boueneu S/P Zouan- Hounien), une région de l’Ouest cruellement touchée, le mois dernier par un massacre de plusieurs centaines de personnes, Human Wight Right et Amnesty international affirment que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Forces pro-Ouattara) sont impliquées dans ces massacres.
Ecoutez ! Ce que nous savons, c’est qu’il y a eu des combats à Duékoué. Dans les autres départements de la région, beaucoup d’Ivoiriens et de non Ivoiriens ont été tués. Ils sont de plusieurs sensibilités ethniques, religieuses donc, ce en sont pas cibles particulières et, nous avons demandé à la Communauté internationale de prendre des dispositions pour venir accompagner l’enquête nationale qui est en cours, afin que la lumière soit suffisamment faite sur les graves évènements de l’Ouest. Et ce, sur la base des conclusions, les mesures qui s’imposent seront prises.
Est-ce que la communauté guéré n’a pas été particulièrement visée ?
Je voudrais dire qu’il y a eu beaucoup de nos parents guérés qui ont été tués mais, il y a eu également, beaucoup de malinkés qui ont été tués, ainsi que beaucoup de baoulés, de burkinabés qui ont été tués dans cette région. Je voudrais dire que je ne peux pas être précis, parce que, autant on me dit que cent personnes ont été tuées à Blolequin qui n’était pas des guérés, autant on dit ceux qui sont tombés à Duékoué presque la moitié est guéré. Je crois que le CICR est sur place, d’autres organisations des Droits de l’Homme sont parties, il faut confronter les chiffres et nous souhaitons que la lumière soit faite.
Depuis sa capture, le 11 avril Laurent Gbagbo est au secret dans le nord du pays. Comment voyez-vous son avenir ?
Nous sommes dans un Etat de doit. Nous pensons que régime illégitime qui était en place depuis le 5 décembre a posé un certain nombre d’actes au nombre desquels, l’atteinte à la sureté de l’Etat, les détournements de deniers publics et, d’autres faits graves. Face à ces faits, je pense que la justice ivoirienne prendra un certain nombre de mesure.
Est-ce que Laurent Gbagbo doit être jugé ?
Evidemment, quand vous m’entendez dire tout cela, je ne sais pas comment il échappera à la justice.
Est-ce que vous dites ça parce que vous êtes le dauphin politique de Robert Guéi et que la lumière soit faite, sur son assassinat du 19 septembre 2002 ?
A l’occasion des obsèques de Robert Guéi il y a quelques mois maintenant, j’avais déclaré en présence de Laurent Gbagbo que le pardon qui avait commencé à être accordé par la famille, par les proches de Robert Guéi, a besoin de la vérité pour qu’un sens lui soit donné. Je pense que cette vérité-là c’est que la justice puisse prendre en charge ce dossier. Depuis 2003, Laurent Gbagbo a promis les résultats de l’enquête sur la mort de Robert Guéi mais, nous n’avons rien vu venir jusqu’à ce que le sort se soit abattu sur lui le 11 avril dernier donc, la vérité triomphera du mensonge.
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