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vendredi 22 avril 2011

Syrie


La répression des manifestations fait plusieurs dizaines de morts

Les premiers gestes du président syrien, Bachar Al-Assad, qui a levé l'état d'urgence et allégé le dispositif sécuritaire jeudi dans le pays, n'ont pas convaincu les opposants au régime, qui ont lancé sur Facebook des appels à de nouvelles manifestations, vendredi 22 avril. Ils sont plusieurs dizaines de milliers à avoir défilé dans tous le pays.
Pour les disperser, les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles. Au moins 30 personnes ont été tuées, selon des témoins et des militants des droits de l'homme joints au téléphone. Parmi les victimes, huit ont trouvé la mort à Ezreh, dans la province de Deraa (au sud de Damas), épicentre de la contestation, un autre à Hirak, également dans la province de Deraa, et six autres à Douma, à 15 km au nord de Damas.
Dans la capitale, près de 200 personnes ont manifesté dans le centre-ville avant d'être dispersées par les forces de l'ordre. Les manifestants scandaient "liberté ! liberté !""le peuple syrien est un !""Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifions pour les martyrs !", a indiqué Abdel Karim Rihaoui, dirigeant de la Ligue syrienne de défense des droits de l'homme. "Les manifestants ont défilé devant la mosquée Al-Hassan, dans le quartier de Midane, et ils ont été dispersés par les forces de l'ordre", a ajouté le militant.
Les forces de sécurité ont également ouvert le feu à Homs pour disperser des manifestants.
Entre 5 000 et 6 000 personnes ont défilé à Qamishli, dans le nord-est de la Syrie. Selon des témoins, les forces de sécurité syriennes ont tiré des cartouches de gaz lacrymogène pour disperser un rassemblement d'environ 2 000 personnes dans le quartier historique du Midan, au centre de Damas. Les manifestants, arabes, kurdes et chrétiens assyriens, ont commencé à défiler devant la mosquée Qasmo, brandissant des drapeaux syriens. Certains portent une banderole affirmant"Arabes, Syriaques et Kurdes contre la corruption".
D'autres ont scandé en langue kurde "liberté ! fraternité !", a indiqué un témoin. Le président Al-Assad a promulgué jeudi le décret de levée de l'état d'urgence qui était en vigueur depuis 1963 en Syrie, mais les opposants, jugeant cette mesure insuffisante, ont maintenu les appels à manifester à travers le pays ce vendredi.
COMMUNIQUÉ DES OPPOSANTS
Des militants syriens qui coordonnent les manifestations contre le régime du président Bachar Al-Assad ont exigé l'abolition du monopole du parti Baas sur le pouvoir et la mise en place d'un système politique démocratique.
Dans leur premier communiqué commun depuis le commencement des manifestations à la mi-mars, les "Comités locaux de coordination", qui représentent les différentes provinces de Syrie, ont estimé que "les slogans de liberté et de dignité ne pouvaient être traduits dans les faits que par des changements démocratiques pacifiques""Tous les prisonniers d'opinion doivent être libérés. L'appareil de sécurité en place doit être démantelé et remplacé par un autre, assorti d'une juridiction précise, et qui agit en conformité avec le droit", déclarent-ils dans le communiqué.

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